Dans cette vidéo, découvrez l’interview
d’Ania, une Russe qui vit en France depuis 8 ans
et qui, comme moi, enseigne le russe sur son blog.
Cliquez ici pour découvrir l’interview d’Ania.
Dans cette interview, vous allez découvrir:
- Comment une Russe a appris le français (et pourquoi elle le maîtrise PARFAITEMENT)
- L’univers dans lequel elle a étudié en Russie (et ce qui est différent de l’enseignement français)
- Ce qu’Ania a apprécié en découvrant la culture française (et ce qu’elle a moins aimé)
Apprendre le russe c’est aussi s’imprégner de la
culture russe.
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A très vite.
Adrien
créateur de russe – facile . fr
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PPS : n’oubliez pas que je suis joignable à tout
moment si vous avez des questions
Transcription écrite de la vidéo
La France vue par une Russe
Adrien
Bonjour à tous. C’est Adrien de russe-facile.fr. Je suis aujourd’hui à Lyon avec Ania de apprendre-le-russe-avec-ania.fr. Elle va nous parler de la Russie, de la France et de leurs deux langues respectives.
Ania, est-ce que tu veux te présenter pour nous, s’il te plaît ?
Ania
Priviet Adrien.
Adrien
Priviet.
Ania
Bonjour à tout le monde, dobreï dien. Je suis Ania. Comme Adrien l’a dit, je m’occupe du blog Apprendre le russe avec Ania. J’habite en France depuis quelques années. C’est un pays de choix pour moi pour sa langue, sa culture. Je suis ravie de vous voir et je vous salue.
Adrien
Ania, je vois que tu maîtrises très bien le français, voire parfaitement on va dire. J’imagine que ce n’est pas ta langue maternelle.
Ania
Non, pas du tout. J’ai appris le français en Sibérie dans une ville qui s’appelle Barnaoul.
Adrien
C’est une grande ville ?
Ania
C’est plus de 600 000 habitants.
Adrien
Qui se trouve ? C’est plutôt au sud, près du Kazakhstan ?
Ania
Voilà tout à fait, le sud de la Sibérie occidentale, 200 km au sud de Novossibirsk qui est une grande ville de deux millions d’habitants. C’est tout au milieu du continent eurasien.
Adrien
Pourquoi la France et pas l’Allemagne ou l’Angleterre ?
Ania
Il se trouve que j’ai appris le français à l’école. Quand il a fallu choisir, tout le monde voulait apprendre l’anglais bien sûr, et je me suis dit pourquoi pas le français. On en a aussi parlé à la maison. Ma mère avait appris le français.
Adrien
Ta mère maîtrise le français ?
Ania
Elle l’a appris. Elle ne parle pas. Elle a appris à l’école, elle sait lire, elle peut comprendre certaines choses à l’oral, mais elle ne parle pas très bien. Elle a eu peu de pratique, mais elle a appris à l’école, à l’université.
Adrien
Tu as commencé à l’apprendre à ce qu’on appellerait le collège en France ?
Ania
Tout à fait, à 12 ans.
Adrien
Avec un enseignement intensif ou comme chez nous deux heures par semaine ?
Ania
Au collège, c’était une langue vivante LV1, standard on va dire, rien d’approfondi. En revanche, après le collège j’ai suivi une copine qui allait faire le lycée et là, le français était approfondi. Je me suis : dit pourquoi pas, ça me plaît bien le français. Il y avait un petit concours d’entrée, donc j’avais un peu bossé pendant une semaine. J’avais repris les temps, les verbes, tout ça.
Adrien
Apparemment ça a suffi.
Ania
Oui, ça a suffi. Pour le coup, le français a été une langue approfondie. On a eu 8 à 12 heures par semaine.
Adrien
Que de français et pas par exemple de cours d’histoire en français ?
Ania
Non, ce n’était que la langue au lycée.
Adrien
Pour nos téléspectateurs, il faut que vous sachiez une chose : ce qu’Ania a décrit se fait beaucoup en Russie. Un maximum d’enfants va aller dans un collège ou un lycée qui dispense un enseignement approfondi sur une matière bien spécifique. Par exemple, ça va être le dessin, ça peut être la danse, une langue comme l’anglais, le français, ce qui fait que la plupart des jeunes quand ils arrivent au niveau de l’équivalent du Bac en France ont un très bon niveau dans une matière spécifique, par exemple le français, l’anglais, ou un sport.
Ania
Tout à fait. Mon lycée était en partenariat avec ce qu’on appelle l’université pédagogique de la ville de Barnaoul. On avait les prof de la faculté de langues étrangères.
Adrien
Ils venaient au lycée ?
Ania
Oui.
Adrien
C’est intéressant, parce que chez nous ça ne se fait absolument pas.
Ania
Mais c’était un lycée un peu spécial.
Adrien
Tu as appris le français au lycée. Est-ce que tu étais déjà venue en France ? Quand est-ce que tu es venue en France pour la première fois ?
Ania
Je suis venue en France après la 4ème année de fac seulement. Après mon lycée j’ai fait des études à la fac de langues et en 4ème année on avait participé à un festival de théâtre francophone à Ekaterinbourg.
Adrien
Ekaterinbourg se trouve où pour nos téléspectateurs ?
Ania
Ekaterinbourg se trouve dans les montagnes de l’Oural.
Adrien
C’est au nord-ouest par rapport à ta ville d’origine.
Ania
Tout à fait, c’est entre chez moi et Moscou on va dire. Là, c’était un festival de théâtre francophone qui était organisé avec le soutien de l’ambassade de France. On avait remporté le festival.
Adrien
Félicitations !
Ania
Merci, ça remonte à quelques années. C’était une belle expérience. Le premier prix, c’était une participation aux rencontres du jeune théâtre européen à Grenoble.
Adrien
Ce qui t’a permis de venir une première fois en France.
Ania
C’est ça. C’est là que je suis venue en France et c’est là que je suis dit qu’il fallait que j’y retourne.
Adrien
Et pourquoi ?
Ania
Premièrement pour l’expérience de vie. J’avais toujours voulu aller vivre à l’étranger une année pour avoir une expérience comme ça. Ça n’avait pas été trop possible pour des raisons X ou Y. Mais venir en France, pour moi c’était très important du point de vue de la langue déjà parce qu’apprendre une langue pendant des années et des années de très loin, c’est bien, mais être dans le pays c’est mieux sinon tu ne progresses pas pareil.
Adrien
Il y a tout l’apprentissage de la culture qui va avec.
Ania
Il y a toute la culture qui va avec. J’étais absolument admirative de ce voyage parce que je ne savais pas ce que ça allait être. Ça avait dépassé mes espoirs. En plus, on était venu dans le cadre d’un festival, donc c’était assez magique.
Adrien
Aujourd’hui, est-ce que tu retournes souvent en Russie ?
Ania
Justement, ça dépend des années. Je n’y vais pas très souvent ces dernières années, mais cette année j’y vais deux fois.
Adrien
C’est une année spéciale alors.
Ania
Oui, parce qu’avec mon projet j’espère y revenir maintenant plus souvent. Je trouve que vivre en France, c’est une chose, mais pour moi c’est très important de retrouver aussi d’où je viens et de renouer un peu plus avec mon pays parce que ça fait huit ans que j’habite ici.
Adrien
Voilà c’est ce que je voulais te demander.
Ania
Oui ça fait huit ans. Je ne suis pas allée pendant cinq ans en Russie, ça me fait quelque chose, donc je pense que je vais y retourner plus souvent.
Adrien
Est-ce que tu as senti que des choses avaient changé quand tu es retourné en Russie ? Est-ce que ton regard sur ton propre pays a changé ? Est-ce que tu vois les choses différemment ? Est-ce que tu te vois de nouveau vivre en Russie, indépendamment de l’aspect financier ?
Ania
Oui la Russie change très vite.
Adrien
Plus vite que nous ?
Ania
Oui j’ai l’impression que ça change globalement plus vite. Je ne peux en juger que d’après les amis que j’ai…
Adrien
C’est un ressenti personnel.
Ania
Tout à fait. La langue évolue aussi. Il y a quelques mots nouveaux. J’ai très envie d’y retourner. Je pense que ça sera nécessaire pour moi de renouer avec la Russie.
Adrien
Dis-moi une chose, qu’est-ce qui t’a vraiment plu quand tu es venue en France ? Qu’est-ce qui t’a marqué, peut-être une anecdote, un trait de notre culture ? Et au contraire quelque chose qui t’a déplu ?
Ania
Alors, je vais commencer par ce qui m’a plu : les gens sont accueillants, la culture est riche. Ce n’est pas nouveau, je ne vais pas m’attarder là-dessus.
Comme tu me demandais une anecdote aussi, quand j’ai commencé à travailler dans une entreprise française, ce qui m’a plu et à la fois fait rire, c’était le fait d’avoir le cadre associatif. Je trouve que vous faites plein de choses dans votre vie en plus du travail et de la famille. Il y a plein de choses qui existent en tout cas, après on part vers ces propositions ou pas. Ce qui m’a fait rigoler, c’était le CE de l’entreprise (ndlr: Comité d’Entreprise) où je travaillais parce qu’on pouvait aller chanter, faire de la danse. J’ai repris par exemple le piano. J’ai rejoué du piano grâce au CE de mon travail. Et ça, c’est quelque chose pour moi qui a existé dans l’Union soviétique.
Adrien
Et qu’on ne retrouve pas aujourd’hui en Russie ?
Ania
Non, pas forcément. En Russie, bien sûr que les gens font du sport, sortent, mais il y a peu de gens qui font de la chorale par exemple. De la danse quand tu es adulte, ça reste quand même très marginal. C’est un côté que j’aime beaucoup.
Adrien
Et peut-être une chose qui t’a déplu ?
Ania
C’était personnel, mais ça a été difficile au début par exemple du point de vue administratif. Ça a été compliqué même si tout était en ordre. Je me souviens que je n’avais pas que travaillé avant, donc 10 ans plus tard, pourquoi j’étais là. Il fallait un papier, attendre pour refaire le papier d’après., etc. ça durait des mois. Je pense que si j’avais été seule, ça aurait été un peu compliqué.
Adrien
La légendaire paperasse administrative.
Ania
C’est dommage.
Adrien
Je trouve que la Russie n’en est pas dépourvue non plus.
Ania
Non, bien sûr.
Adrien
Je confirme.
Ania, je te remercie. Je vous dis à très bientôt, chers téléspectateurs. Si vous voulez télécharger mon guide gratuit pour apprendre le russe rapidement, c’est juste en bas. À très bientôt.
Ania
Merci, Adrien. Dasvitdania
Adrien
Dasvitdania.
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